Avant-hier, mission de stagiaire de folie.
« Mathilde, tu te souviens de la rencontre avec le service culturel d’Harfleur, et les jeunes ? Tu sais, pour l’atelier de films d’horreur. Bin je vais les voir demain. Il me faudrait des petits extraits à leur diffuser, tu vois, histoire de leur montrer ce qui se fait de mieux dans le genre. Tu t’en charges ? »
J’aurai dû refuser. J’aurai dû, mais je ne peux pas dire non à William, pas à trois jours de la fin de mon stage ne pleurez pas tout de suite !, et pour un motif aussi stupide que : j’ai peur des films d’horreur. Alors tu me diras, c’est le but du genre casse dédi à ma rouquine. Regarder un film d’horreur et/ou d’angoisse, c’est uniquement dans le but de se faire flipper grave. Ou parce qu’on est maso, adepte de l’hémoglobine, ou tout simplement complètement marteau dans sa tête, mais ceci n’est pas la sujet.
Me voici donc à la conquête de différents extraits sur une thématique aussi joyeuse que sympathique : les films d’horreur.
Je crois que celui par lequel j’ai commencé, c’est Paranormal Activity. Parce que je suis tombée sur un article qui le nommait en premier, et du coup, ça m’a rappelé mon premier visionnage du film. C’est débile, mais en soi, il n’est pas le film le plus flippant de la planète terre, encore moins quand il s’agit de le regarder sur ton canapé enveloppée sous une dizaine de couettes, assise entre ton frère, ce mec gros consommateur de film d’horreur, et donc totalement bargeot, et d’un copain qui l’avait déjà vu. Je ne flippais pas. Je vous jure que je ne flippais pas. Mais quand cet imbécile de copain a soulevé la couette pile au moment où celle du film se soulevait comme par enchantement… Mais quel con, quel con !
Moi, perso, je me serai barrée hein.
Paranormal Activity, c’est un concept sympathique de base. Un couple qui vient d’emménager dans une maison, qui s’avère particulièrement flippante puisqu’elle est « victime » de phénomènes paranormaux. Pour pouvoir observer de près ses « choses étranges », puisqu’on ne sait pas trop de quoi il s’agit, le couple décide de mettre des caméras partout. A certain moments, on sursaute. On s’y croirait presque tellement l’effet de la caméra est nature. Mais après, les suites, c’était pas forcément la peine. Je me suis contentée du 1. L’histoire de la couette, ça m’a traumatisée.
Instinctivement, mes souvenirs me ramènent à mon deuxième souvenir de film d’horreur, dans le genre sériesuperlonguequin’enfinitplusmaisquetuesobligéderegarder : SAW.
Elle a l'air de tellement s'éclater
Je m’en souviendrais toute ma vie.
C’est mon frère, encore cet innocent petit personnage, qui m’a tentée, avec des copains d’enfance, de regarder le premier. Et contre toute attente… J’ai adoré. MAIS GENRE VRAIMENT. J’ai été fascinée par le tueur au puzzle, les pièges tellement glauques que je me demandais de quel esprit ils étaient sortis, l’ambiance froide des images, et le retournement de situation final… Bon dieu, j’étais soulevée, toute retournée. Mon frère a osé le « On enchaîne directement avec le 2 ? ». Ce à quoi j’ai répondu par un grand « PAS MAINTENANT, laisse-moi me reposer.
J’ai dû attendre cinq bon mois avant de voir la suite. Toujours mon frère, et ce même copain d’enfance, qui s’étaient dit qu’une petite soirée SAW, ce serait quand même rigolo, et qu’avec la flipette rouquine que je suis, ce serait encore plus rigolo. J’ai accepté. Quelle erreur. Déjà parce que, comme les Pringles, dès que tu commences, t’es obligé de finir, sinon tu ne comprends rien à l’histoire. En fait, on te mène en bateau depuis le début. Ce qui se passe dans le 1, tu ne vois que la résolution dans le 7, avec des petits indices parsemés dans les films du milieu. Mais je reconnais, c’est prodigieux ce qu’ils ont fait : une fois la série commencée, tu dois tout regarder sous peine d’être condamné à ne jamais savoir le fin mot de l’histoire. Et pour en arriver à ce sésame final, et bin tu morfles, mais quelque chose de sévère. Parce que le glauque de l’épisode 1, tu le retrouves puissance 1000 dans le 2, le 3, le 4, le 5 et le 6. Plus on avance dans la série, plus c’est glauque. FANTASTIQUE.
J'aime bien les petits extraits moi, c'est toujours coolos.
Fuyons tout ce sang sale pour ne nous intéresser qu’a l’angoisse pure, la montée d’adrénaline, et l’explosion de tensions, avec notamment un film, pour ne pas dire THE film, Shining du grand Stanley Kubrick. Celui-là, tout le monde le connait, pas la peine d’en parler pendant trois heures, mais bon sang. Il est incroyable, du pur génie. Et Nicholson, on n’en parle même pas. Coucou le gros pet au casque.
Coucou beau gosse.
Je ne me souviens pas vraiment du premier visionnage de ce film, parce qu’on l’a tellement vu après, que ce soit en classe audiovisuelle à Jean Prévost, au grain comme film du patrimoine, ou simplement le générique et sa musique en module complémentaire avec l’IUT, il y a toujours un moment où on retourne à Shining, telle une évidence. En même temps, quand tu vois la maîtrise du scénario, cette folie qui monte, monte, et finit par nous exploser au visage, le jeu des acteurs, même le gamin est flippant perso, si mon fils parlait à son doigt, ça me ferait TELLEMENT flipper, le lieu de décor, cet hôtel abandonné tout en symétrie, avec ses moquettes et ses tapisseries particulièrement affreuses, et son labyrinthe les fans de symbôlogie ont dû avoir un orgasme en regardant ce film, c’est pas possible autrement. Bref. On pourrait faire une chronique entière sur ce film, voire même écrire une thèse, un roman, un mémoire de 128 pages, ou je ne sais quoi d’autre, mais j’ai promis que je m’en tiendrai à mes missions. Celle de trouver DES films, et non pas me centrer sur un seul.
Comment s'en passer ? Sérieusement.
Autre souvenir, autre aventure angoissante : la Casa Muda.
Celui-là, il est plus connu sous son titre anglais, « The Silent House ». La casa muda, c’est un film de 90 min à peu près, filmé en « un plan séquence » (presque, on pourra remarquer à la fin du film une coupure, et une autre vers le milieu, mais on en tient pas rigueur) avec un appareil photo d’une excellente qualité déjà utilisé pour le film « Rubber », mais oui tu sais, le pneu meurtrier. L’histoire ?
La voilà
Laura et son père Wilson s'installent dans une maison à la campagne pour la retaper sur demande de son propriétaire qui souhaiterait la mettre en vente au plus vite. Ils passeront donc la nuit sur place avant de commencer les travaux le lendemain matin. Tout semble se passer pour le mieux avant que Laura n'entende un bruit provenant de l'extérieur mais devenant de plus en plus fort au premier étage de la maison. Wilson s'aventure donc en haut pour voir ce qu'il en est tandis que Laura l'attend seule au rez-de-chaussée...
Merci allociné pour ce petit pavé qui aurait pu se résumer en une phrase, merci.
Je me souviens particulièrement bien de ce film parce que je l’ai vu à la Quinzaine des réalisateurs lors de mon deuxième festival. J’étais avec tous mes petits camarades de classe, en me demandant ce que pouvait bien être le film, puisque je n’avais pas pris le temps de regarder le synopsis oui, c’est ça aussi, la magie de Cannes : rentrer dans une salle sans savoir ce que tu vas voir, et c’est quand ma prof s’est levée et a dit « Vous êtes prêts pour un film d’horreur ? » que j’ai regardé ma voisine d’un air penaud et que j’ai hurlé « Naaaaan, je veux sortir ! ». Résultat, je ne suis pas sortie, ma voisine m’a calmée, et la lumière s’est éteinte. Les premières secondes du film resteront pour moi les plus traumatisantes : un grand panneau noir, et quelques phrases écrites en blanc, dans une police très scientifique « Histoire inspirée de faits réels ». Le regard de ma voisine non plus je ne l’oublierai pas. On s’est tournées l’une vers l’autre, au ralenti, en mode « OHMYGOD ». On s’est donné la main pendant tout le film. Bande de pisseuses.
Non sérieusement, c’est l’une de mes expériences cinéphiles les plus flippantes à ce jour. Déjà parce que je ne suis pas habituée à ce genre cinématographique, mais surtout parce que celui-là est particulièrement bien réussi à mon sens, aussi bien dans son esthétique que dans son histoire. La communauté de fanatiques du genre l’a pas mal décrié en prétextant que ce n’était pas très compréhensible, surtout avec la fin. Mais moi je m’en fiche. J’ai tout compris. Et n'empêche que. J'ai conseillé mon frère, et toujours le même pote d'enfance, de regarder ce film. Et bin, ils ont moins fait les malins après hein !
Ca donne envie hein ?
Pour clore cet article, je vous parlerai de MON film traumatisme.
Le silence des Agneaux.
Comment vous expliquer ?
J’ai été à la fois complètement traumatisée et littéralement fascinée par le personnage d’Hannibal, merveilleusement interprété par le génialissime et Ô combien troublant Anthony Hopkins. Je veux dire, un tueur en série cannibale ne devrait pas me faire autant d’effets. Ce n’est pas normal. Et pourtant, bien que l’angoisse montait constamment, je ne pouvais m’empêcher de me dire « Je ne voudrai pour rien au monde me retrouver à moins de 5m de cet individu, mais quand même, j’aurai bien aimé être à la place de Clarisse ». Pas du tout un comportement de psychopathe, je le vis bien merci.
Tu te calmes TOUT DE SUITE !
Je crois que ce que j’ai vraiment adoré par dessus tout dans le film… Bin c’est le titre.
Je ne sais pas comment vous expliquer, mais ce film va bien au-delà du simple film d’épouvante, ça glace le sang, et en plus de ça, on trouve le temps d’être « poétique ». Enfin, c’est un bien grand mot, mais j’ai adoré ce passage où l’on comprend d’où vient le titre, et cette histoire d’agneaux. Parce qu’à première vue, quand tu vois Hannibal, tu te dis que ce n’est pas vraiment des agneaux qu’il aime manger lui, mais plutôt ta main ou ton foie. Autant la tension te prend aux tripes pendant une bonne partie du film, autant il y a des passages d’une grande retenue, des paroles très réfléchies, surtout quand Hannibal est présent dans la séquence, et qu’il analyse la jolie Jodie. Cette remarque n’a strictement RIEN A VOIR, mais ça m’avait choqué au visionnage : Jodie Foster reste canon, même après un long footing et des grosses auréoles sous les aisselles. Voilà. C’est dit
J’ai souvent repoussé le visionnage de ce film. J’en avais tellement entendu parler, et comme, vous le savez maintenant, je suis une flipette, ça ne me tentait pas des masses de me faire peur comme ça, gratuitement. Mais comme c’est l’œuvre de Jonathan Demme, le réalisateur de mon film fétiche, Philadelphia, je me suis dit qu’il fallait que je le voie. Je glandais dans mon lit, surement un jeudi après-midi en début d’année, et je l’avais sur mon disque-dur. Et hop ! Heureusement qu’il était 16h, que j’étais en plein jour, et pas toute seule dans la maison, sinon je ne sais pas comment j’aurai fait pour tenir.
Allez. Un petit dernier pour la route !
Voilà, c’est fini pour le moment !
Si vous avez envie de me faire peur, proposez-moi vos idées, je suis sûre que ça peut m’intéresser.
La stagiaire infernale